Les Victoires de la musique 2022


 

La cérémonie musicale constitue chaque année un rendez-vous phare pour les amateurs de musique et les professionnels de l’industrie musicale, qui permet de faire le bilan de l’année écoulée; l’un des rares moments, aussi, qui permet de voir de la musique en live et en direct à la télévision.

Les Victoires de la Musique ont eu lieu le vendredi 11 février depuis la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt.

Voici le site et la chaîne Youtube des Victoires de la Musique pour plus d’informations.

 

Voici une video qui vous résume la soirée en trois minutes.

 

C’est Stromae, président d’honneur de cette 37ème édition, qui a ouvert le bal, interprétant son titre « Santé » en compagnie d’un avatar, un double d’animation projeté sur les écrans derrière lui, et qui invitait le public à danser en imitant les gestes de sa chorégraphie; il annonce ainsi pour le 4 mars prochain son très attendu nouvel album, « Multitude », en donnant un petit avant-goût du lancement de sa tournée après sept ans d’absence des scènes.

 

 

Voici la liste complète des gagnants :

 

Artiste masculin : Julien Doré, Feu ! Chatterton, Orelsan

Orelsan, auteur de « Civilisation », l’album qui s’est le plus vendu en France en 2021 (sorti le 19 novembre 2021, il vient de passer la barre des 400 000 ventes), a reçu trois trophées dans les catégories reines : Artiste masculin de l’année, Chanson de l’année et Création audiovisuelle; il a interprété « L’Odeur de l’essence », un titre politique explosif qui critique les leaders pyromanes et prophétise le « crash » de la société.

 

Artiste féminine : Juliette Armanet, Hoshi, Clara Luciani

Clara Luciani a soulevé deux Victoires majeures vendredi, celle de l’Artiste de l’année, qu’elle avait déjà obtenue en 2020, et celle de l’Album de l’année; elle a interprété « Respire encore » dans un décor de boîte de nuit, au milieu d’une foule de danseurs (tous des amis de Clara Luciani) sous une boule à facettes, un clin d’œil aux clubs restés longtemps fermés en raison de la pandémie.

 

Révélation masculine : Chien noir, Myd, Terre Noire

Les deux frères Théo et Raphaël Herrerias (qui forment le groupe Terrenoire, en écho au quartier de Saint-Etienne où ils ont grandi), ont su marier les contraires, notamment en s’emparant du deuil de leur père pour en faire un album lumineux : « Cette Victoire, on la dédie à celui qui nous regarde derrière le soleil. On avait dit qu’on déposerait de l’or à tes pieds, on l’a fait. Cette victoire elle est pour toi. »

 

Révélation féminine : L’impératrice, Barbara Pravi, Silly Boy Blue

 

Album : « Brûler le feu » de Juliette Armanet, « Civilisation » de Orelsan, « Coeur » de Clara Luciani, « Géographie du vide » d’Hubert-Félix Thiéfaine et « Palais d’Argile » de Feu!Chatterton

 

Album le plus streamé d’un artiste masculin : « Julius II » de SCH; le rappeur a gentiment tenu à remettre les pendules à l’heure en soulignant que ses « collègues » Gazo, Oboy, Naps, Laylow, Jul, Dinos, Soso Maness et Ninho, « auraient mérité tout autant que les artistes ici présents » d’être aux Victoires.

 

Album le plus streamé d’une artiste féminine : « AYA » de Aya Nakamura

 

 

Je vous avais invité à voter pour désigner les gagnants des catégories « Chanson originale » et « Création audiovisuelle ».

 

Chanson originale : « Bruxelles je t’aime » de Angèle, « Le dernier jour du disco » de Juliette Armanet, « L’odeur de l’essence » d’Orelsan, « Monde Nouveau » de Feu! Chatteron et « Respire encore » de Clara Luciani

 

Création audiovisuelle : « Bruxelles je t’aime » d’Angèle, « Le reste » de Clara Luciani et « Montre jamais ça à personne », le documentaire sur Orelsan co-réalisé par son frère Clément Cotentin, qui a suivi le rappeur avec sa caméra durant vingt ans, ne perdant pas une miette de son ascension, et nous offrant une plongée réjouissante dans son intimité. 

 

Concert de l’année : « Hyper live » d’Hervé, « Paradis » de Ben Mazué et le concert de Woodkid.

 

Victoire d’honneur : tous les ans, les Victoires de la musique célèbrent un artiste pour l’ensemble de sa carrière. Cette année, c’est Jacques Dutronc, 78 ans, qui l’a reçue des mains de son fils Thomas Dutronc; ce dernier a rendu un hommage touchant à son père, ancien chanteur yéyé caustique, retiré en Corse et discret depuis de longues années. Thomas à la guitare et Jacques au micro ont ensuite interprété « Et moi et moi et moi », un tube de 1966 qui n’a pas plus vieilli que son interprète, éternellement classe et goguenard derrière ses lunettes à verres fumés.

 

 

Lors de cette soirée, j’ai aussi apprécié pour des raisons diverses cinq autres performances :

 

Hoshi était nommée dans la catégorie de la meilleure artiste féminine; elle a interprété « Fais-moi signe », l’un de ses derniers titres phares dans lequel elle évoque le combat qu’elle mène depuis des années contre la maladie de Ménière, un problème de santé rare qui cause des problèmes d’auditions, des acouphènes et des pertes d’équilibres. Le risque de surdité totale est réel : « Plus je fais de concerts, plus je joue avec le feu. En faisant de la musique, ce problème ne peut qu’empirer. Je sais qu’un jour je n’entendrai peut-être plus assez correctement pour faire de la musique. c’est pour ça que je profite de chaque instant », explique-t-elle. 

Avant d’interpréter son tube, elle a partagé un message très émouvant de son médecin lui indiquant qu’elle avait perdu une grande partie de son audition : « Bonjour Mademoiselle c’est votre ORL. Je viens de recevoir vos résultats et je n’ai pas de très bonnes nouvelles : vous avez déjà perdu 50 % d’audition sur vos deux oreilles. J’ai peur que vous ne puissiez pas faire ce métier toute votre vie. Appelez-moi ».  « Sur un malentendu j’ai fait la sourde oreille« , entonne alors la chanteuse de 25 ans, tandis qu’Amandine traduit ses paroles en chansigne; voici d’ailleurs un lien vers la chaîne Youtube d’Amandine et vers un article où je vous présentais le chansigne.

 

L’Impératrice était nommé dans la catégorie révélation féminine, mais son nom est trompeur : il s’agit en fait d’un groupe pop français emmené par une chanteuse. Même s’ils sont conscients qu’ils feront, effectivement, office de révélation pour une grande partie des téléspectateurs, ils sont actifs depuis près de dix ans avec une pop teintée de funk et de disco; L’impératrice a déjà tourné aux États-Unis, et en est à son deuxième album (« Tako Tsubo »). Cet été, le groupe rejoindra même le club très privé des artistes français qui se sont produits à Coachella, festival californien parmi les plus prestigieux du monde.

 

 

Feu Chatterton ! chante « Monde nouveau », chanson extraite du 3ème album du groupe, « Palais d’argile ».

 

Le DJ et producteur lillois Myd, seul artiste électro, et accompagné pour cette occasion d’un invité spécial, l’américain Jawny (annoncé comme une future star), fusionne humour et mélancolie dans une musique aussi festive qu’accrocheuse.

 

Hubert-Félix Thiéfaine chante « La fin du roman », extrait de son 18ème album (!), « Géographie du vide », et partira pendant deux années pour deux tournées et deux formules différentes avec plus de 40 morceaux joués : une tournée acoustique et intimiste (Unplugged…) en 2022, et une tournée électrique (…Replugged.) en 2023.

 

 

 

Vous pouvez retrouver ici mes articles sur les précédentes cérémonies :

Les Victoires de la musique 2021

Les Victoires de la musique 2020

Les Victoires de la musique 2019

Les Victoires de la musique 2018

Les Victoires de la musique 2017

Les Victoires de la musique 2016

Les Victoires de la musique 2015

 

 


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