Eddie Van Halen est mort, retour sur sa carrière


Eddie Van Halen, prodige de la six-cordes, est mort mardi 6 octobre à l’âge de 65 ans après “un long combat” contre différents cancers.

 

Eddie Van Halen était né aux Pays-Bas en 1955 mais avait grandi à Pasadena en Californie où il avait fondé le groupe Van Halen au début des années 70 avec son frère Alex, qui officiait à la batterie, entourés du bassiste Michael Anthony et du chanteur David Lee Roth. Entre 1978 et 1998, Van Halen a sorti 12 albums et vendu 75 millions d’albums.

 

Eddie Van Halen racontait qu’il avait eu la révélation rock’n’roll en écoutant à l’adolescence les albums de Cream, le groupe d’Eric Clapton, l’une de ses idoles. Mais son autre influence majeure fut bien évidemment Jimmy Page et toute la discographie de Led Zeppelin. Durant les années 80, il est LE guitar hero qui fascine même un certain Michael Jackson qui lui demande de signer le solo de « Beat It » en 1982.

 

Il a aussi redéfini la façon dont la six cordes électrique pouvait être fabriquée et pouvait sonner. Très bricoleur, il cherchait constamment à améliorer son instrument pour le faire sonner comme il le souhaitait. Façonnée sur mesure par ses soins, sa plus fameuse guitare était connue sous le nom de Frankenstrat (mot valise issu de Frankenstein et de Stratocaster). Il s’agissait d’une guitare hybride, composée d’un assemblage de morceaux issus de différentes guitares.

 

Dans le rock, il y a eu un avant et un après « Eruption » et l’extraordinaire solo d’Eddie Van Halen sur ce titre extrait de leur premier album en 1978. Un solo long de près de deux minutes durant lequel il utilise la technique du « tapping » (« tapotement », de l’anglais to tap, « tapoter »), qui est une technique guitaristique consistant à taper une corde directement sur le manche plutôt qu’à la gratter ou à la pincer; « c’est comme d’avoir un sixième doigt à la main gauche« , expliquait-il, pour obtenir des arpèges extraterrestres, une première.

 

 

Une technique qu’il applique aussi en version espagnole, sur une guitare acoustique, bien plus exigeante techniquement puisqu’on ne peut pas se cacher derrière une montagne sonore !

 

Avant de devenir l’un des plus célébres solos de l’histoire du rock, « Eruption » était presque réduit à l’état d’interlude sur l’album, et servait d’intro à « You Really Got Me », une version bien plus « hard » que le morceau d’origine signé des Kinks. Eddie Van Halen y ajoutera un solo magistral qui donnera la sonorité très blues à la chanson et la placera à la 36e place des charts américains.

 

Toujours sur le même premier album en 1978, voici pour moi un des meilleurs riffs de l’histoire du rock.

 

En 1982, le principal guitariste de l’album « Thriller » de Michael Jackson était Steve Lukather de Toto. Mais pour le solo de « Beat it », Quincy Jones voulait Eddie Van Halen. On entend son solo virtuose à la troisième minute de la chanson, solo qu’avait aussitôt apprécié Michael lui-même, présent lors de l’enregistrement en studio. « Ca m’a pris dix minutes. Et j’ai commencé à improviser dessus », expliquait l’artiste à CNN en 2012. La légende raconte qu’Eddie Van Halen ne fût pas payé pour avoir joué sur ce morceau, qui deviendra pourtant l’un des plus gros tubes du monde. « Je l’ai fait comme un service, ça me semble normal », aurait-il déclaré.

 

 

 

 

« Jump » est incontestablement le tube du groupe Van Halen. Sorti en décembre 1983 et extrait de l’album « 1984 », le succès est très vite au rendez-vous et la chanson se hisse à la première place du célèbre classement Billboard Hot 100. Ecrit par Eddie Van Halen en 1981, le morceau est d’abord refusé par les autres membres du groupe. Finalement, Jump fera exploser la notoriété de Van Halen, qui devient une figure majeure du hard rock dans le monde entier. D’ailleurs, la chanson a été intronisée au panthéon du rock, le Rock and Roll Hall of Fame and Museum, comme l’une des « 500 chansons ayant fait le rock and roll ».

 

“Jump to heaven” : c’est par ce tweet que L’Olympique de Marseille lui a rendu hommage : « Jump » est en effet devenu l’hymne accompagnant l’entrée de l’équipe de football de l’Olympique de Marseille au stade Vélodrome depuis le 5 août 1986, alors que l’OM affrontait l’AS Monaco. Le choix date de l’époque Bernard Tapie qui souhaitait faire du stade un lieu de fête tous les soirs de match. Au fil des années, la chanson a définitivement conquis le public mais aussi les joueurs.

Un attachement partagé par l’ensemble de l’équipe : “Cette musique, elle te porte. C’est dur à expliquer mais quand on joue à l’OM, elle a une importance. C’est l’hymne de l’OM”, expliquait l’ancien joueur Jean-Christophe Marquet.

« Ça évoque la grande époque de l’OM avec Tapie. Tu entendais « Jump » dans le tunnel et une fois sur la pelouse, c’était les frissons. Elle nous donnait le tempo pour attaquer, c’était une parfaite introduction, un parfait déclencheur du match. Dès qu’on rentrait sur le terrain, je ressentais qu’on prenait le dessus sur l’adversaire. En tant que capitaine je ressentais ça, et je pense que c’était pareil pour les autres joueurs et le staff », se souvient Marcel Dib, ancien joueur et directeur sportif de l’OM.

Aujourd’hui encore Gérard Gili, ancien joueur et entraîneur de l’OM, a les mêmes frissons qu’à l’époque, à l’écoute du titre : « C’était quelque chose de tout nouveau. C’était surprenant, la sono était extraordinaire, ça nous surmotivait. On marchait le long de ligne de touche et cette musique nous remplissait d’énergie. On savait qu’on était chez nous. »

 

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *