“One love”, un film sur Bob Marley à voir au cinema


Le film “Bob Marley : One Love” sort en salles mercredi 14 février et, au fil des ans et des générations, la popularité des chansons de l’icône du reggae ne se dément pas 43 ans après sa mort, survenue en mai 1981 à l’âge de 36 ans.

 

 

 

On entend dans ce biopic de très nombreux tubes de Marley et ses Wailers, ces inusables hymnes et autres brûlots tels que Get UpStand Up, Exodus et One Love, restés d’une insolente fraîcheur. Il s’agit bien de sa voix lors des scènes de concert, et quelques séquences de composition en studio, où l’on sent l’ivresse de la création, sont plutôt réussies.

 

Les paroles de “Get up, stand up” invitent l’auditeur à se lever contre l’injustice, pour l’égalité, et à se battre pour ses idéaux. Un hymne galvanisant qui transcende les époques, les pays et les causes.

Dans le biopic, c’est un des premiers hits que l’on entend, alors que Marley tente de percer dans un contexte de violences politiques exacerbées en Jamaïque.

 

 

 

Jamming” est une des chansons les plus connues de Marley, également une des plus pop, avec un groove irrésistible.

Les paroles, soulignées par les chœurs des I-Threes (dont fait partie Rita Marley) parlent de faire la fête, se persuadant de la confiance retrouvée après le traumatisme de la tentative de meurtre dont Marley a fait l’objet : “Aucune balle ne pourra plus nous arrêter / Nous ne mendierons ni ne nous inclinerons plus / Nous ne saurions être ni achetés ni vendus”, chante-t-il. 

 

 

 

“Ouvre les yeux. Es-tu satisfait de la vie que tu mènes ?”, demande Marley dans la chanson “Exodus”, militante et énergique au rythme marqué. Exodus, comme l’Exode, cet épisode biblique dans lequel Moïse menait les Hébreux hors d’Égypte, où ils avaient été réduits en esclavage.

Une histoire qu’il mêle à celle des rastas marginalisés qu’il presse de se mettre en route loin de Babylone, vers une terre promise, celle de l’Afrique (qui tient aussi lieu de métaphore spirituelle). “Nous savons où nous allons / Nous savons d’où nous venons / Nous quittons Babylone / Nous rejoignons notre mère patrie“.

Ce single fut le premier de Marley à être massivement joué sur les radios afro-américaines aux États-Unis, marquant une nouvelle étape dans sa popularité.

 

 

 

Dans la chanson “No woman, no cry”, Marley demande à une femme, semble-t-il la sienne, Rita Marley, de ne pas pleurer sur le passé et d’aller de l’avant.

Ce faisant, il se souvient de leur jeunesse démunie dans le ghetto de Trenchtown à Kingston, où ils étaient heureux de partager une simple bouillie de maïs.

Bien qu’il l’ait écrite lui-même, Marley a crédité la chanson à son ami d’enfance Vincent Ford, qui tenait une soupe populaire en Jamaïque, afin qu’il touche les royalties et continue à nourrir les déshérités.

 

 

 

Inspirée du hit de Curtis Mayfield and The Impressions “People Get Ready” (1965), “One Love” fut d’abord un ska dans le premier album des Wailing Wailers (1965), avant de devenir un classique dans sa version remaniée pour l’album Exodus, une dizaine d’années plus tard.

“One Love” est une prière lumineuse et entraînante, un plaidoyer pour l’amour fraternel dans lequel Marley appelle de ses vœux l’unité de l’humanité et réaffirme sa gratitude et sa foi en Jah (Dieu dans la religion rastafari).

 

 

 

“Redemption song” est un classique qui figure dans le tout dernier album studio sorti du vivant de Marley, Uprising (1980); le roi du reggae sait alors qu’il est atteint d’un cancer et, selon Rita Marley, qu’il n’en a plus pour longtemps à vivre.

Ce titre ultra-dépouillé, un folk dans lequel il est seul à la guitare sèche sans accompagnement, referme l’album et apparaît comme un adieu, dans lequel il résume une dernière fois son message de liberté et d’autodétermination, inspiré à la fois des écrits bibliques et de l’un de ses maîtres à penser, le militant noir Marcus Garvey.

Émancipez-vous de l’esclavage mental, personne d’autre que nous ne peut libérer nos esprits”, recommande-t-il, invitant l’auditeur à “chanter ces chants de liberté, car je ne connais que des chants de Rédemption”.

 

 

 

Vous pouvez retrouver ici un article que j’avais consacré au reggae, entré en novembre 2018 au patrimoine culturel de l’Humanité de l’Unesco.

 

 

 

 

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