Aretha Franklin, reine de la soul, est morte, retour sur sa carrière


« Personne n’aime la musique autant que moi ». Dans l’une de ses dernières interviews, accordée en 2017 au Chicago Sun-Times, Aretha Franklin se disait « bénie », d’avoir « pu faire ce [qu’elle aimait] le plus au monde tout en gagnant [sa] vie ».

Plus de cinquante ans après le début de son incroyable carrière, l’icône américaine de la soul est morte jeudi 16 août à Détroit, à l’âge de 76 ans. Elle avait été contrainte d’annuler plusieurs de ses concerts depuis le début des années 2010, sans jamais confirmer souffrir d’un cancer, comme l’avaient affirmé plusieurs de ses proches.

Née en 1942 à Memphis, dans le Tennessee, Aretha Franklin passe son enfance à… chanter. À Detroit, dans le Michigan, où elle grandit, mais aussi sur les routes de dizaines de villes où se produit la chorale de son père, pasteur baptiste et ami de Martin Luther King. Sa mère, chanteuse de gospel, ne passe voir la famille que de temps en temps.

Aretha, souvent accompagnée de ses sœurs Carolyn et Erma, effectue ses premiers enregistrements dans l’église de son père en 1956. C’est là que le producteur John Hammond repère l’adolescente, âgée de 14 ans.
Cette année-là, Aretha Franklin signe chez Columbia Records. C’est le début d’une carrière qui ne s’interrompra jamais, du gospel au jazz en passant, surtout, par la soul.

À partir des années 1960, ses chansons cartonnent et accompagnent le mouvement des droits civiques aux États-Unis.

 

Sa reprise de « Respect », d’Otis Redding, à laquelle elle ajoute les chœurs et les lettres épelées (R.E.S.P.E.C.T), dépasse de loin la version originale dans les charts.

 

 

 

Voici la version originale d’Otis Redding pour vous faire votre propre opinion :

 

En 1968, la « reine de la soul » chante « Precious Lord » lors d’un hommage à Martin Luther King.
D’autres titres évoquent la libération de la femme, comme « Chain of Fools », « Natural Woman » ou « Think ».

 

 

 

En 2009, Aretha Franklin, 65 ans, interprète le chant patriotique « My country Tis of Thee » pour l’investiture de Barack Obama, premier président afro-américain élu aux États-Unis.
Quatre ans plus tôt, George W. Bush l’a décorée de la médaille présidentielle de la Liberté, plus haute décoration civile du pays.

 

Au fil des années, le palmarès de la petite choriste de Detroit s’étoffe. En 1968, elle est classée seconde personnalité afro-américaine la plus connue au monde, derrière Martin Luther King.
Tout au long de sa carrière, la chanteuse vendra plus de 75 millions de disques – elle reste recordwoman du nombre de vinyles écoulés.
Aretha Franklin remportera pas moins de 18 Grammy Awards, l’équivalent américain des Victoires de la Musique, pour « meilleure prestation vocale », « meilleure prestation gospel » ou encore « meilleur album R&B ».

Mais au-delà des chiffres, ce sont les moments de grâce qu’elle sait provoquer qui font d’Aretha Franklin une icône.
Comme en décembre 2015 : invitée surprise des Kennedy Center Honors à Washington, la diva n’a rien perdu de sa superbe et arrache des larmes à Barack Obama sur « Natural Woman ».

 

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