Jacques Higelin, disparu ce vendredi matin 6 avril à Paris à l’âge de 77 ans, est l’un des pionniers de la chanson rock française, infatigable homme de scène et auteur de morceaux de bravoure.
Artiste attachant aux airs d’éternel adolescent, cet « enchanteur », auteur, compositeur et interprète a rassemblé un public de fidèles autour de ses chansons et de ses concerts incarnés, durant lesquels il improvisait sans relâche, passait du piano à l’accordéon ou à la guitare, et apostrophait les spectateurs; spectateurs dont j’ai d’ailleurs eu la chance de faire partie durant mes années étudiantes à Toulouse lors de concerts mémorables…
Sans Jacques Higelin, le groupe Téléphone, formé en 1976, n’aurait d’ailleurs sans doute jamais existé, raconte Jean-Louis Aubert.
Juste avant la création du groupe, les deux hommes habitent quelque temps ensemble, dans le quartier de la Bastille, à Paris. « On aimait le rock anglais et lui chantait des choses en français. Ça m’a vraiment ouvert les yeux sur la possibilité d’écrire en français », se souvient l’auteur-compositeur-interprète.
« Je le suivais à la radio pour voir ses émissions de radio. Beaucoup d’artistes étaient autour de lui à cette époque-là et j’y pense beaucoup en ce moment », confie-t-il encore, avant de conclure, en référence à l’un des tubes de Jacques Higelin : « Il était tombé du ciel, et puis il est remonté. Et nous maintenant, on est au bord du balcon, sans balustrade ».
Higelin évoque dans certaines de ses chansons la société, les sans-papiers ou les difficultés économiques, et s’est engagé à plusieurs reprises aux côtés des personnes sans-abri.
Alternant ballades aériennes, rock énergique et envolées lyriques, jonglant en véritable amoureux des mots avec les textes, Jacques Higelin a signé au fil du temps quelques-uns des plus grands tubes de la chanson française, comme « Champagne », « Tombé du ciel », mais aussi « Pars » ou « Tête en l’air ».