« Metal », une expo à voir à la Philharmonie de Paris


La Philharmonie de Paris consacre du 5 avril au 29 septembre 2024 une exposition inédite au metal.

L’exposition réunit un ensemble exceptionnel d’œuvres issues de la culture metal, en particulier de nombreux instruments de musique et costumes, qui ont appartenu à des musiciens de renom; en tout, ce sont plus de 400 œuvres qui sont présentées dans cette exposition qui s’adresse aux initiés comme aux néophytes.

 

 

Voici un lien vers la page dédiée sur le site de la Philharmonie de Paris.

 

 

Tout l’intérêt de l’exposition est de montrer que le métal n’est pas une niche faite par des métalleux pour les métalleux, mais que c’est une culture référencée et riche, accessible à toutes et tous.

Le second commissaire de l’exposition, Milan Garcin, a souligné sur ce point : « Nous ne voulions pas penser le métal comme une musique mais comme une culture qui comprend des sous-styles. Nous avons pensé l’exposition en global vis-à-vis d’un rapport à la musique mais aussi de l’esthétique. »

Un exosquelette alien côtoie ainsi des peintures classiques reprises sur des pochettes d’albums ainsi que des costumes de scène tirés de l’opéra, ou encore des masques inspirés par la mythologie diabolique.

 

 

La guitare « Monkey » Gibson SG de Tony Iommi de Black Sabbath vous accueille dès l’entrée : rouge, usée, et décorée d’un petit singe jouant du violon, c’est sur cette guitare pour gaucher bien particulière que Tony Iommi a composé le célèbre riff de Black Sabbath, hymne fondateur du metal à écouter ci-dessous, inventant ce faisant « un genre musical à part entière ».

« Tony Iommi est initialement ouvrier metallo », nous éclaire Milan Garcin. « Victime d’un accident du travail, il perd deux phalanges de sa main droite. Il pense d’abord qu’il ne pourra plus jamais jouer. Puis il apprend l’histoire du guitariste Django Reinhardt, lui aussi blessé à la main, et réalise qu’on peut s’en tirer avec ce handicap. Il se construit alors deux petites prothèses au bout des doigts. Simultanément, il enduit la touche d’une patine en polyuréthane, procédé rare à l’époque, afin de permettre à ses prothèses de glisser plus facilement sur le manche. Conséquence ? Il crée un son particulier avec une technique nouvelle, non reproductible. »

 

 

Dans l’art contemporain, le plasticien suisse Hans Rudi Giger, le créateur de la fameuse créature du film Alien, est une référence majeure du metal. La sculpture grandeur nature de sa créature Necronom, en polyester et métal d’Alien III (2005), accueille le visiteur dans l’Imaginarium, l’espace central de l’exposition consacré aux enjeux esthétiques du metal, « c’est-à-dire comment se constitue un imaginaire », précise Milan Garcin; un imaginaire bien spécifique, qui convoque « un ensemble de références littéraires et visuelles, des films d’horreur au fantastique et de l’occulisme à la science-fiction. »

 

 

Le « retable » de pochettes d’albums metal qui dialoguent avec l’histoire de l’art; au premier plan, l’œuvre du plasticien belge Wim Delvoye « Untitled/Gate/Knockin’ on Heaven’s Door », en acier inoxydable découpé au laser, 2009.

L’esthétique visuelle du metal est ultra référencée et dialogue avec l’histoire de l’art. « L’iconographie classique a été utilisée depuis le début par les groupes de metal, comme on le voit dans l’espèce de retable que l’on a construit pour l’exposition et dans lequel chacune des pochettes d’album reprend une œuvre d’art classique », explique Milan Garcin; ainsi, l’un des premiers albums de Deep Purple reprend un détail du Jardin des Délices (vers 1510) de Jérôme Bosch.

 

Ecoutez ce que dit Marina Viotti (aujourd’hui chanteuse d’opera mezzo-soprano) qui, avec son ancien groupe Soulmaker, a puisé dans le heavy metal la présence scénique et la discipline qu’elle cultive aujourd’hui dans le chant lyrique : elle en a fait la magistrale démonstration lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris avec le groupe français Gojira.

Osmose avec le public, technique vocale et identité vestimentaire : la mezzo-soprano se confie.

 

 

 

Petit retour en arrière pour mieux comprendre l’univers du metal.

À la fin des années 1960, le rock anglais explore de nouvelles voies. En novembre 1968, pour concurrencer The Who, les Beatles produisent, avec « Helter Skelter », un son neuf que McCartney veut « le plus rauque et le plus lourd possible ».

Mais la révolution vient d’ailleurs : au même moment dans la ville industrielle de Birmingham et en banlieue de Londres naissent Black Sabbath, Led Zeppelin et Deep Purple. Imprégnés des structures musicales du blues et du rock, ils y ajoutent plus de violence et inventent le hard rock : un son plus puissant grâce au matériel d’amplification, une frappe plus lourde, des notes plus graves, des cris brutaux, des thèmes plus sombres.

Tout est conçu pour impressionner le public, du jeu de scène débridé des chanteurs jusqu’à l’usage du triton, cet « intervalle du diable » ou suite de notes dissonantes appelée au Moyen Âge diabolus in musica.

Les tournées faites d’excès et de hauts volumes sonores, le statut d’idoles absolues des artistes jusqu’au nom des groupes lui-même fabriquent un imaginaire qui fait de Black Sabbath, Led Zeppelin et Deep Purple les mythes fondateurs du metal.

Dans les années 80’s, le genre évolue, avant d’être rebaptisé « metal », issu des paroles du célèbre « Born to be wild » de Steppenwolf (1968).

 

 

 

 

Si beaucoup considèrent ce style musical comme subversif, que ce soit dans le discours comme dans la forme, la musique metal attire toujours autant d’adeptes et, ce, malgré les années qui passent.

Il suffit de regarder le nombre de festivaliers que rassemble chaque été à Clisson (près de Nantes), le Hellfest.

En plus de quinze ans d’existence, ce festival des musiques extrêmes s’est imposé comme le plus gros festival musical de France. L’événement a d’ailleurs été primé en 2022 aux European Festival Awards.

 

 

 

Quelques incontournables du metal.

 

 

 

 

Dont un groupe français de Bayonne, Gojira, plus connu à l’international qu’en France

 

 

 

Sans oublier Wedingoth, le groupe de mon ancien élève Steeven Segarra que je vous avais déjà présenté ici, et qui nous avait fait le plaisir de jouer son magnifique quatrième album au concert du collège en 2023.

 

 

 

Vous pouvez commander le catalogue et une compilation qui permet de faire un tour d’horizon de différents sous-genres qui composent le Metal, au travers de 16 chansons, pour la majorités rares ou inédites, de grands noms de la scène : Deep Purple, Alice Cooper, Judas Priest, Nightwish, Trust, Mass Hysteria, Suicidal Tendencies, Behemoth, Rotting Christ … 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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