Voici les résultats d’une étude Ipsos, publiée ce lundi 5 janvier à l’occasion de la douzième édition de la Semaine du son qui se déroulera du 19 au 25 janvier à Paris et jusqu’au 8 février partout en France.
Dans l’imaginaire collectif, les troubles auditifs sont plutôt réservés aux personnes âgées. Contre toute attente, la réalité des faits est tout autre : plus des trois quart des 15-30 ans, ont déjà ressenti des troubles auditifs comme des acouphènes (bourdonnements ou sifflements dans les oreilles) ou une perte d’audition suite à une forte exposition sonore.
Selon les résultats de l’étude, la plupart des personnes interrogées privilégient l’écoute individuelle. Une très grande majorité (89%) utilisent ainsi un casque ou des écouteurs, et ce pendant une heure et 43 minutes par jour en moyenne. Pourtant, alors que la plupart (98%) sont conscientes du danger et du risque des troubles auditifs, très peu prennent les précautions nécessaires : réduire la durée d’écoute au casque, porter des bouchons d’oreille pendant les concerts ou encore s’éloigner des enceintes.
Seulement 21% s’éloignent systématiquement des enceintes, 10% font des pauses régulières, 3% utilisent des bouchons d’oreilles à usage unique et 4% leurs propres bouchons.
Plus inquiétant : presque qu’un quart d’entre eux (23%) ne fait jamais de pause dans l’écoute et un jeune sur dix ne baisse jamais le volume. Si les raisons pour lesquelles les jeunes écoutent la musique aussi fort restent parfois inconnues, l’étude apporte quelques réponses.
Selon elle, c’est d’abord pour l’ambiance (40 %), la qualité du son (34 %), mais aussi par transgression : « Quand on est jeune, on a du mal à imaginer qu’on va vieillir, on a besoin de tester ses limites. Écouter de la musique fort, c’est un plaisir, dangereux, mais un plaisir », analyse le docteur Alain Londero, ORL à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris.
Les signes qui doivent vous alerter : parmi ceux qui ont déjà ressenti un trouble auditif, 55% déclarent n’avoir rien fait pour s’informer sur le sujet ou en parler à un médecin. « On prépare des générations de sourds », s’alarme le docteur Londero. « Si on commence à abîmer son système auditif à 18 ans, en avançant en âge, on a – en plus – le vieillissement naturel ! », ajoute t-il. « Oreille cotonneuse, sifflement ou l’impression d’entendre tout trop fort … Si ça persiste après une nuit de sommeil, il faut consulter », insiste Jean-Louis Horvilleur, audio-prothésiste.
Cette étude a été réalisée en ligne entre le 23 et le 31 octobre 2014 sur un échantillon national représentatif de 501 personnes des 15-45 ans (données des 15-30 ans isolées).