Le film « Prodigieuses » est sorti au cinéma le 20 novembre et raconte l’histoire de Claire et de Jeanne, jumelles pianistes virtuoses, qui sont admises dans une prestigieuse université de musique dirigée par l’intraitable professeur Klaus Lenhardt. Elles portent ainsi l’ambition de leur père qui a tout sacrifié pour faire d’elles les meilleures. Mais une maladie orpheline fragilise peu à peu leurs mains, et compromet brusquement leur ascension. Refusant de renoncer à leur rêve, elles vont devoir se battre et se réinventer pour devenir, plus que jamais, prodigieuses.

Ce qui intéresse surtout les deux réalisateurs, sans doute parce qu’ils sont père (Frédéric Potier) et fils (Valentin Potier), c’est la famille, avec un papa hyper présent (Franck Dubosc), et une maman effacée (Isabelle Carré); mais les places bougent, comme celles des deux sœurs, et la cellule familiale s’adapte, comme les mains meurtries par la maladie.

Sur l’art et la manière d’être ensemble, en quatuor et en duo, le tandem Potier fait passer des émotions vraies et parvient à donner au piano la résonance d’un apprentissage de la vie.

Le duo de sœur interprété par  Camille Razat (« Emily in Paris ») et Mélanie Robert (« Un si grand soleil ») s’inspire de la vie des pianistes Audrey et Diane Pleynet, dont vous pouvez trouver l’actualité sur leur site.

Elles débutent le piano dans l’enfance sous l’impulsion de leur père. Pour parfaire leur pratique, elles étudient au Conservatoire National de Région de Strasbourg sous la direction de Françoise Claustre. Elles intègrent par la suite la prestigieuse école de musique, Staatliche Musikhochschule de Karlsruhe, en Allemagne.

Leur fulgurante ascension s’est brutalement stoppée à l’adolescence. Les sœurs sont victimes d’une maladie génétique orpheline qui fragilise leurs os et ligaments. Un obstacle qui n’empêche pas le duo de persévérer dans la voie musicale, de se réinventer et de jouer simultanément sur deux pianos.

Elles reviennent sur l’importance de leur tandem dans le documentaire de Nils Tavernier,  « Le Mystère des jumeaux », sorti en 2009 : « Sans cette complicité qui nous unit, on n’aurait jamais réussi à trouver la force, à puiser en nous cette énergie pour vaincre les difficultés. Vraiment si on n’avait pas été jumelles, je pense qu’on aurait abandonné ».

Les sœurs jumelles ont participé à l’élaboration du biopic : elles ont fait part aux réalisateurs des multiples anecdotes qui ont jalonné leur trajectoire musicale. Frédéric et Valentin Potier ont transposé les souvenirs du duo sur grand écran en les intégrant de nos jours.

Au visionnage du film, les sœurs ont été « surprises de voir des scènes très similaires à ce qu’elles avaient vécu, et qu’elles n’avaient pas partagé avec les réalisateurs ».