La musique en apesanteur avec Thomas Pesquet


Le spationaute Thomas Pesquet a décollé vendredi 23 avril 2021 dans la capsule Crew Dragon de SpaceX à Cap Canaveral (Floride) pour rejoindre la Station Spatiale Internationale (ISS); il y restera 6 mois et sera le premier français à en être commandant de bord.

La musique étant essentielle sur la Terre comme dans l’espace, tous les astronautes depuis Appolo 7 en 1968, sont partis avec leur sélection à écouter en apesanteur, 400 kilomètres au-dessus de la planète bleue. Thomas Pesquet ne déroge pas à la règle puisqu’il a embarqué avec une playlist de deux cents titres coréalisée avec la radio Fip : « Impossible de s’en passer… Ça permet de s’évader alors que concrètement on est confiné pendant six mois, a confié l’astronaute trois jours avant son décollage de Floride. On fait deux heures et demie de sport par jour pour compenser la perte musculaire – autrement nos muscles sont peu mis à contribution puisqu’on flotte ! Ce serait franchement monotone sans musique« .

Les programmateurs de Fip ont donc imaginé 3 programmes originaux pour un voyage en musique : rêver (dans) l’espace (inspirée par la vue de la Terre depuis l’ISS), travailler (dans) l’espace (pour les moments de concentration et d’expérimentation), et courir (dans) l’espace (pour agrémenter son quotidien).

Chaque premier lundi du mois à compter du lundi 3 mai (et ce, pendant les 6 mois de la mission Alpha), les auditeurs pourront  découvrir les musiques préparées pour Thomas Pesquet lors d’émissions spéciales appelées « Fip sans gravité »; l’astronaute partagera avec vous, depuis l’SS, ses choix musicaux et de nombreuses histoires et anecdotes.

Découvrez la page « Fip sans gravité » sur le site de la radio pour écouter toutes les émissions en podcast.

 

Dans la nuit de jeudi à vendredi 7 mai, Thomas Pesquet a permis au groupe Coldplay de dévoiler son nouveau single depuis la station spatiale internationale, une première dans le monde de la musique.

Pendant 8 minutes, les quatre Britanniques et le Français se sont interviewés mutuellement en visio-conférence. Ils ont, entre autres, demandé à Thomas Pesquet s’il avait vu des formes de vie extra-terrestres : « pas encore, je regarde, on ne sait jamais », a souri l’astronaute, transition toute trouvée pour parler du nouveau morceau. « On imagine des mondes extra-terrestres et c’est une façon pour nous de parler de la vie sur terre, c’est une allégorie; on essaye de trouver l’astronaute en chacun de nous, celui capable de faire des choses extraordinaires« , a exposé le chanteur Chris Martin.

 

Thomas Pesquet a ensuite diffusé les premières notes du single « Higher Power » avec sa tablette. « C‘est une première… Galatctique », s’est réjoui le groupe, habitué aux coups de communications ingénieux. La vidéo a ensuite été partagée sur YouTube par l’agence spatiale européenne.

 

Lors de sa première mission, l’astronaute français avait déjà parlé de sa passion pour la musique, en présentant l’un de ses compagnons de voyage : un saxophone alto !

En réalité, il ne pensait pas jouer du saxophone dans l’espace. Lorsqu’il a décollé le 17 novembre 2016, son instrument était resté à Terre, chaque astronaute ne pouvant pas emporter plus d’1,5 kg d’affaires personnelles (un saxophone alto pèse 2,4 kg).

Mais c’était sans compter sur la ruse de ses proches. Pour son anniversaire, le 27 février, il découvrait le sax acheminé par cargo ravitailleur, avec la complicité de la NASA. « Ma compagne faisait partie du complot, explique-t-il. Les gens du centre de contrôle à Houston l’ont dissimulé. Il a été chargé dans le véhicule cargo sans que je ne sache rien. Même dans la liste de tout ce qu’il y a dans le véhicule cargo, le nom a été maquillé pour ne pas que je le vois. C’était vraiment super sympa. »

Thomas Pesquet avait ainsi pu souffler régulièrement dans l’instrument, sans empiéter évidemment sur sa journée de travail, plutôt le soir, vers 22h ou 23h, ou le week-end. « Généralement, je me planque dans un coin de l’ISS, pour ne pas embêter les collègues », confie-t-il.

Jouer du saxophone en apesanteur, « c’est un peu bizarre », indiquait l’astronaute à franceinfo dans cette video :

 

Cela n’avait pas empêché Thomas Pesquet de se lancer un nouveau défi, avec ses amis proches avec qui il jouait de la musique à 20 ans : « On a le projet de rejouer une chanson ou deux de notre ancien groupe, chacun de son côté, explique Thomas Pesquet.

En voici le résultat avec une reprise du titre « L’art de la joie » de la Ruda Salska (Pierre Lebas/La Ruda Salskal) par Les Spacelatorz, anciens membres du groupe étudiant des Skalatorz, dont faisait partie Thomas Pesquet.

 

 

Pour ceux que ce grand voyage fait rêver (dont je fais partie), Thomas Pesquet se livre à Sophie Bécherel de France Inter à travers une série de podcasts, pour raconter son séjour orbital à 400km d’altitude: il évoque ses sensations, épisode après épisode, sa motivation, sa passion pour l’espace, son quotidien, sans oublier toutes les expériences qu’il effectue à bord de la station spatiale internationale; podcast à suivre ici.

Voici une visite complète et commentée de l’ISS par Thomas Pesquet lui-même.

 

 

 

 

 

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