Le chansigne, c’est le fait d’interpréter une chanson en langue des signes, pour les sourds et les malentendants : chant comme chanter, et signe, comme langue des signes.
Mais le chansigne n’est pas qu’une simple traduction des paroles en langue des signes : il s’agit vraiment d’une interprétation basée sur l’expression du visage et des parties du corps.
L’objectif est de permettre aux personnes malentendantes et sourdes de découvrir un répertoire en même temps que les personnes entendantes.
« En plus de permettre de rendre accessibles les rythmes et les paroles des chansons, le chansigne met en lumière la langue des signes. » explique Les Mains Balladeuses, une association de chansigneurs créée en 2010, alors qu’ils étaient encore étudiants à l’Université de Lille.
Pour nos élèves choristes, voici leur video de la chanson « Le jerk » de Thierry Hazard; d’autres videos à retrouver sur leur site et leur chaîne Youtube.
Voici « La foule » d’Edith Piaf par l’artiste Laëty, qui n’est pas sourde, et qui est venue à la langue des signes et au chansigne par la découverte d’un livre d’Emmanuelle Laborit, « Le cri de la mouette », à 15 ans.
D’autres videos à retrouver sur son site et sa chaîne Youtube.
Elle peut aussi rapper en langue des signes, ici avec Erremsi (Ex-Radikal MC), à retrouver sur sa chaîne Youtube.
Depuis la rentrée 2018, les élèves de la Maîtrise populaire de l’Opéra comique apprennent le chansigne au même titre que la technique vocale, le théâtre ou les claquettes. Jennifer Tederi, traductrice en langue des signes française, a endossé le rôle de professeure des maîtrisiens, et travaille en même temps avec la directrice artistique Sarah Koné sur l’adaptation des œuvres soigneusement choisies : « Nous ne nous en rendons pas compte au quotidien, mais un malentendant ne sait pas ce que c’est que le bruit d’un animal ou comment sonne une onomatopée dont le répertoire lyrique est truffé, comme le tarata-tarata-ta dans Carmen, par exemple. J’ai donc lancé à Jennifer le défi de traduire en geste tous ces éléments de langage pour permettre aux malentendants d’appréhender une oeuvre chantée dans tous ces aspects, » explique-t-elle.
En voici un bel exemple avec le choeur de la garde montante extrait de l’opéra Carmen de Georges Bizet; d’autres infos à retrouver sur le site de l’Opéra comique.
Clémence Colin, jeune artiste de 27 ans, propose des spectacles poétiques de chansigne depuis 5 ans : » La langue des signes est très riche. Elle est cinématographique. Elle dispose de nombreux niveaux de langage. Il s’agit d’une langue en trois dimensions : le sens, le corps, la nuance. » La voici reprenant la chanson « Je veux tes yeux » d’Angèle.
Voici une video de 10 doigts en cavale, collectif d’interprètes en Langue des Signes au service de la musique, qui reprend en chansigne « Pas peur », le dernier single de LEJ; d’autres videos à retrouver sur leur site, leur chaîne Youtube et leur page Facebook.
De « Papaoutai » à « En rouge et noir » en passant par « Dommage » ou « Sur ma route », le duo « Haut les mains LSF » a repris jusqu’à présent une quarantaine de titres en chansignes; voici « Cendrillon » du groupe Téléphone; d’autres videos à voir sur leur chaîne Youtube et leur page Facebook.
Et il y a aussi les sourds qui, comme Mattéo, ont longuement travaillé leur expression orale après avoir été implanté afin de se faire comprendre par les entendants.
Aujourd’hui, il est passionné de musique et de rap, a participé en 2022 à l’émission La France a un incroyable talent, et tient à prouver que son handicap n’est pas un obstacle à sa passion.