Al Jarreau, légendaire chanteur américain au répertoire éclectique, allant du jazz à la pop en passant par la soul et le funk, récompensé sept fois par les Grammy Awards (et le seul à l’avoir été dans 3 catégories, jazz, pop et r’n’b), est décédé dimanche 12 février, à l’âge de 76 ans.
Virtuose vocalement, il faisait toujours preuve d’une sincère générosité en concert; il fallait le voir, il devenait soudain évident que ses acrobaties vocales, qui hérissaient ses détracteurs, étaient l’expression de sa joie de chanter.
Né le 12 mars 1940 à Milwaukee, Alwyn Lopez Jarreau était le fils d’un pasteur et d’une pianiste d’église. Très jeune, il chante dans les bars de sa ville natale où sa voix ne passe pas inaperçue. Puis il étudie la psychologie, sans abandonner le chant.
Il commence à se faire un nom à Los Angeles, New York et à la télévision.
Au début des années 70, il se met à écrire ses propres chansons qui ne quitteront plus son répertoire comme « Lock all the gates » et « Sweet potato pie ».
Il se produit au Troubadour club d’Hollywood : c’est le succès, qui lui vaut de rejoindre la compagnie de disques Warner Brothers.
Il triomphe au début des années 1980 en prenant un virage pop et en enchaînant les albums « This Time » (1980), « Breakin’ Away » (1981) et « Jarreau » (1983) qui cachaient les singles « Never Givin’ Up », « We’re In This Love Together », « Mornin' », « Roof Garden » ou « Trouble in Paradise ».
Cet enchainement de succès lui valut d’être sélectionné pour participer à la chanson caritative « We Are The World » initiée en 1985 par Michael Jackson, Lionel Richie et Quincy Jones.
Comme Stevie Wonder qu’il citait comme une référence, Al Jarreau céda parfois aux sirènes commerciales qui peuplaient alors l’industrie musicale. Mais la classe absolue de son interprétation, et celle des jazzmen de premier plan qui l’ont toujours entouré, ont sauvé la plupart de ses seize albums.
Il continuait à se produire, notamment en novembre dernier à Paris au Blue Note Jazz Festival.
En avril 2016, il a fait partie des artistes invités à donner un concert à la Maison Blanche par Barack et Michelle Obama.
Le voici en 1994, live avec le grand pianiste de jazz français Michel Petrucciani.